anneaux et corps : Résumé de Cours

anneaux et corps - Résumé de Cours
Les anneaux et les corps sont des structures algébriques fondamentales qui apparaissent dans de nombreux domaines des mathématiques. Leur étude permet de comprendre et de résoudre des problèmes complexes en utilisant des outils algébriques puissants. En maîtrisant ces concepts, vous serez mieux équipé pour explorer les nombreuses applications des mathématiques dans le monde réel.

1. Anneaux

1.1 Définition et éléments remarquables

Un anneau \( A \) est un ensemble muni de deux opérations :

  • Une addition notée \( + \) : \( A \times A \to A \).
  • Une multiplication notée \( \cdot \) : \( A \times A \to A \).

Ces opérations satisfont les propriétés suivantes :

  • L'addition :
    • Associativité : \( a + (b + c) = (a + b) + c \) pour tout \( a, b, c \in A \).
    • Commutativité : \( a + b = b + a \) pour tout \( a, b \in A \).
    • Élément neutre : il existe un élément \( 0 \) tel que \( a + 0 = a \) pour tout \( a \in A \).
    • Élément opposé : pour tout \( a \in A \), il existe un élément \( -a \) tel que \( a + (-a) = 0 \).
  • La multiplication :
    • Associativité : \( a \cdot (b \cdot c) = (a \cdot b) \cdot c \) pour tout \( a, b, c \in A \).
  • Distributivité :
    • \( a \cdot (b + c) = (a \cdot b) + (a \cdot c) \).
    • \( (a + b) \cdot c = (a \cdot c) + (b \cdot c) \).

Si la multiplication est commutative (\( a \cdot b = b \cdot a \)), on parle d'un anneau commutatif.

Exemple : L'ensemble des entiers relatifs \( \mathbb{Z} \), muni des opérations habituelles d'addition et de multiplication, forme un anneau commutatif.

1.2 Anneaux intègres et sous-anneaux

  • Anneaux intègres : Un anneau intègre est un anneau commutatif avec unité \( 1 \neq 0 \) qui ne possède pas de diviseurs de zéro.

    Si \( a \cdot b = 0 \), alors \( a = 0 \) ou \( b = 0 \).

    Exemple : \( \mathbb{Z} \) est un anneau intègre.

  • Sous-anneaux : Un sous-anneau d'un anneau \( A \) est une partie \( S \subseteq A \) telle que :
    • \( S \) est stable par addition : si \( a, b \in S \), alors \( a + b \in S \).
    • \( S \) est stable par multiplication : si \( a, b \in S \), alors \( a \cdot b \in S \).
    • \( S \) contient \( 0 \), l'élément neutre de \( A \).
    • \( S \) contient les opposés : si \( a \in S \), alors \( -a \in S \).

    Exemple : L'ensemble des entiers pairs \( 2\mathbb{Z} \) est un sous-anneau de \( \mathbb{Z} \).

1.3 Anneaux \( \mathbb{Z} / n\mathbb{Z} \)

L'anneau \( \mathbb{Z} / n\mathbb{Z} \), appelé anneau des entiers modulo \( n \), est défini par :

  • Ses éléments sont les classes d'équivalence modulo \( n \) : \[ \mathbb{Z} / n\mathbb{Z} = \{ 0, 1, 2, \dots, n-1 \}. \]
  • Les opérations d'addition et de multiplication sont effectuées modulo \( n \).

Exemple : Dans \( \mathbb{Z} / 6\mathbb{Z} \) :

  • \( 4 + 5 \equiv 3 \ (\text{mod } 6) \).
  • \( 2 \cdot 3 \equiv 0 \ (\text{mod } 6) \).

2. Idéaux et Homomorphismes

2.1 Idéaux dans un anneau

Un idéal \( I \) dans un anneau \( A \) est une sous-partie de \( A \) qui vérifie :

  • \( I \) est un sous-groupe additif de \( A \).
  • Pour tout \( r \in A \) et \( x \in I \), on a \( r \cdot x \in I \) et \( x \cdot r \in I \) (stabilité par multiplication par des éléments de \( A \)).

Un idéal \( I \subset A \) est dit :

  • Bilatère si \( r \cdot x \in I \) et \( x \cdot r \in I \) pour tout \( r \in A \) et \( x \in I \).
  • Principal s'il existe un \( a \in A \) tel que \( I = \{ r \cdot a \mid r \in A \} \). On note alors \( I = (a) \).

Exemple : Dans l'anneau \( \mathbb{Z} \) des entiers, l'ensemble des multiples d'un entier \( n \) forme un idéal principal noté \( n\mathbb{Z} \).

De plus, dans \( \mathbb{Z} \), tout idéal est principal.

2.2 Homomorphismes d'anneaux

Soient \( A \) et \( B \) deux anneaux. Une application \( f : A \to B \) est un homomorphisme d'anneaux si :

  • \( f(a + b) = f(a) + f(b) \) pour tout \( a, b \in A \) (compatibilité avec l'addition).
  • \( f(a \cdot b) = f(a) \cdot f(b) \) pour tout \( a, b \in A \) (compatibilité avec la multiplication).
  • \( f(1_A) = 1_B \) où \( 1_A \) et \( 1_B \) sont les éléments neutres multiplicatifs de \( A \) et \( B \).

Un homomorphisme d'anneaux permet de préserver la structure algébrique des anneaux.

Exemple : L'application \( f : \mathbb{Z} \to \mathbb{Z} / n\mathbb{Z} \) définie par :

\[ f(a) = a \mod n \]

est un homomorphisme d'anneaux.

2.3 Théorèmes d'isomorphismes pour les anneaux

Soit \( A \) un anneau, \( I \) un idéal de \( A \), et \( f : A \to B \) un homomorphisme d'anneaux. Les principaux théorèmes d'isomorphismes sont :

  1. Premier théorème : L'anneau quotient \( A / \ker(f) \) est isomorphe à l'image de \( f \), c'est-à-dire : \[ A / \ker(f) \cong \text{Im}(f). \]
  2. Deuxième théorème : Si \( I \subseteq A \) est un idéal et \( B \subseteq A \) est un sous-anneau, alors : \[ (B + I) / I \cong B / (B \cap I). \]
  3. Troisième théorème : Si \( I \subseteq J \subseteq A \) sont des idéaux, alors : \[ A / I \cong (A / J) / (I / J). \]

Ces théorèmes généralisent les résultats sur les groupes pour les anneaux.

3. Anneaux Quotients et Arithmétique

3.1 Définition des anneaux quotients

Soit \( A \) un anneau et \( I \subseteq A \) un idéal bilatère. L'anneau quotient \( A / I \) est défini comme l'ensemble des classes d'équivalence modulo \( I \) :

\[ A / I = \{ a + I \mid a \in A \}. \]

Les opérations sur \( A / I \) sont données par :

  • Addition : \((a + I) + (b + I) = (a + b) + I\),
  • Multiplication : \((a + I) \cdot (b + I) = (a \cdot b) + I\).

Ces opérations sont bien définies car \( I \) est un idéal.

Exemple : Dans l'anneau \( \mathbb{Z} \) des entiers, si \( I = n\mathbb{Z} \) est l'idéal des multiples de \( n \), alors :

\[ \mathbb{Z} / n\mathbb{Z} = \{ 0, 1, 2, \dots, n-1 \}. \]

3.2 Arithmétique des anneaux principaux

Un anneau principal est un anneau commutatif dans lequel tout idéal est principal, c'est-à-dire de la forme \( (a) = \{ r \cdot a \mid r \in A \} \).

Exemple : L'anneau des entiers \( \mathbb{Z} \) est un anneau principal. Ses idéaux sont de la forme \( n\mathbb{Z} \), où \( n \in \mathbb{Z} \).

Propriétés des anneaux principaux

  • Tout élément admet une décomposition en facteurs premiers (propriété d'unicité).
  • Dans \( \mathbb{Z} \), on peut appliquer l'algorithme d'Euclide pour déterminer le plus grand commun diviseur (PGCD).

Exemple d'arithmétique dans \( \mathbb{Z} \)

Soit \( a, b \in \mathbb{Z} \). L'algorithme d'Euclide permet de déterminer \( d = \text{PGCD}(a, b) \) en utilisant la division euclidienne :

\[ a = bq + r \quad \text{où } q \text{ est le quotient et } r \text{ le reste}. \]

On répète cette division jusqu'à obtenir un reste nul :

\[ \text{Si } r_n = 0, \text{ alors } d = r_{n-1} \text{ est le PGCD de } a \text{ et } b. \]

Exemple numérique

Calculons le PGCD de \( 48 \) et \( 18 \) :

  • \( 48 = 18 \cdot 2 + 12 \),
  • \( 18 = 12 \cdot 1 + 6 \),
  • \( 12 = 6 \cdot 2 + 0 \).

Le PGCD est donc \( 6 \).

4. Corps et Sous-Corps

4.1 Définition et propriétés

Un corps \( K \) est un anneau commutatif non nul dans lequel tout élément non nul possède un inverse multiplicatif.

Autrement dit, pour tout \( x \in K \setminus \{0\} \), il existe un \( x^{-1} \in K \) tel que :

\[ x \cdot x^{-1} = 1. \]

Les principales propriétés d’un corps sont :

  • L’addition et la multiplication sont associatives et commutatives.
  • Il existe un élément neutre additif \( 0 \) et un élément neutre multiplicatif \( 1 \).
  • Tout élément non nul possède un inverse multiplicatif.

Un sous-corps \( L \subseteq K \) est une partie de \( K \) qui est elle-même un corps pour les opérations induites de \( K \).

4.2 Exemples de corps

  • Les rationnels : L'ensemble des nombres rationnels \( \mathbb{Q} \) est un corps. Les éléments sont de la forme : \[ \mathbb{Q} = \left\{ \frac{a}{b} \mid a, b \in \mathbb{Z}, b \neq 0 \right\}. \]
  • Les réels : L'ensemble des nombres réels \( \mathbb{R} \) est un corps. Il contient les rationnels et inclut les limites des suites convergentes de nombres rationnels.
  • Les complexes : L'ensemble des nombres complexes \( \mathbb{C} \) est un corps. Un nombre complexe est de la forme : \[ z = a + bi \quad \text{où } a, b \in \mathbb{R} \text{ et } i^2 = -1. \]

4.3 Structure des sous-corps

Un sous-corps de \( \mathbb{R} \) ou \( \mathbb{C} \) doit respecter les propriétés d’un corps :

  • Il contient \( 0 \) et \( 1 \).
  • Il est fermé pour l’addition, la soustraction, la multiplication et l’inversion des éléments non nuls.

Exemple : L’ensemble des rationnels \( \mathbb{Q} \) est un sous-corps de \( \mathbb{R} \) et de \( \mathbb{C} \).

4.4 Fermeture algébrique

Un corps \( K \) est dit algébriquement clos si tout polynôme non constant à coefficients dans \( K \) possède une racine dans \( K \).

Exemple : Le corps des complexes \( \mathbb{C} \) est algébriquement clos, ce qui signifie que :

\[ \forall P(x) \in \mathbb{C}[x], \text{ avec } \deg(P) \geq 1, \ \exists z \in \mathbb{C} \text{ tel que } P(z) = 0. \]

Ceci est un résultat fondamental appelé le théorème fondamental de l'algèbre.

Ces posts pourraient vous intéresser

Enregistrer un commentaire

regle de system commentaires:
Chacun doit respecter les commentaires et les opinions des autres.
Évitez d'utiliser des mots offensants ou de diffamer les autres.

Aucun commentaire

416167574146061894

Bookmarks

La liste des signets est vide... Ajoutez vos signets maintenant

    Rechercher